jeudi 3 février 2011



Présentation


     Dans le cadre des tpe de notre lycée , nous avons choisi le thème "Réalité et Représentation", nous avons ensuite décidé de choisir comme sujet la forêt. 
Le choix de créer un blog est dû au fait que c'est une façon plus originale de présenter notre tpe. De plus, les images et autres seront davantage mis en valeur grâce aux caractères, aux couleurs... Nous pouvons également grâce à ce concept, envisager un dialogue à l'aide de commentaires.


Sommaire

      (Article 1) -Présentation et sommaire
      (Article 2) -Introduction
      (Article 3) -I.) Surnaturel
      (Article 4) -A.) Une forêt de symboles
      (Article 5) -B.) La forêt: un monde d'ombre dans les contes
      (Article 6) -Conclusion I.)
      (Article7) -II.) Réalité
      (Article 8) -A.) Aujourd'hui
      (Article 9) -B.) Autrefois
      (Article 10) -Conclusion II.)
      (Article 11) -Conclusion finale
      (Article 12) -Bibliographie et Sitographie



Introduction


     
 "Ils allèrent dans une forêt épaisse, où à dix pas de distance on ne se voyait pas l'un de l'autre [...] La nuit vint, et il s'éleva un grand vent qui leur faisait des peurs épouvantables. Ils croyaient n'entendre de tous côtés que des hurlements de loups qui venaient à eux pour les manger [...]"  {Charles PERRAULT}
     Ces deux extraits du "Petit Poucet" montrent l’univers effrayant et inquiétant de la forêt. Nous allons donc voir la représentation surnaturelle de celle-ci dans la littérature pour savoir si elle est conforme à la réalité historique. Nous montrerons, dans un premier temps, cette représentation surnaturelle et, dans un second temps, les fonctions de la forêt de nos jours et historiquement.

I.) Surnaturel

 
"L'homme y passe à travers des forêts de symboles, qui l'observent avec des regards familiers".  {Charles BAUDELAIRE}

a.) Une forêt de symboles

         On peut remarquer, à travers la littérature, que la forêt a plusieurs représentations symboliques. Elle est, tout d'abord, un décor naturel, souvent utilisé par les auteurs de certains contes. En effet, celle-ci peut être présentée comme un lieu magique où peuvent se passer les plus belles histoires. Elle est aussi l'incarnation de la nature à l'état sauvage. Dans les contes de Perrault, elle symbolise à la fois un endroit hostile et peu agréable, et un lieu où il fait bon de vivre. Mais dans tous les cas, cette forêt est le symbole de l'épreuve à passer, qu'elle soit effrayante ou non. La forêt est aussi présentée comme un lieu de refuge, comme dans le conte de "Blanche-Neige". C'est aussi un endroit de rencontre avec les divinités, et de métamorphoses, notamment homme en arbre ,comme par exemple, Philémon et Baucis d'Ovide qui sont transformés en chênes, et de la découverte de soi. De plus, chaque arbre est associé à un dieu, comme le peuplier avec Héraclès, le pin avec Poséidon, le chêne avec Zeus.
     La forêt peut être personnifiée comme les arbres qui parlent. Elle est habitée par des esprits malicieux tels que les elfes, les fées et les nymphes. On peut aussi y trouver des animaux aussi bien méchants que gentils, comme ceux dans "Blanche-Neige" qui se trouvent dans la forêt. Cette dernière est caractéristique du mystère, de l'omniprésence, de la familiarité, de la dangerosité, de l'hostilité et de la bienfaisance. Les personnages sont, la plupart du temps, dépossédés de leurs repères, se trouvant dans un lieu inconnu, perdu et à l'abri de rien.
La forêt est aussi une sorte de labyrinthe. Les personnages qui la traversent doivent accepter le fait de s'y perdre, de revenir sur leurs pas et doivent avoir l'oeil et l'oreille à l’affût pour sortir de ce labyrinthe vert.
Le romancier qui a utilisé le plus souvent la forêt dans ses contes est Grimm, puisqu'on la retrouve dans "Le Petit Poucet", "L'enfant de la bonne Vierge", ou encore "Hansel et Gretel". Cette utilisation est expliquée par le fait que la forêt est un monde hors des limites de la réalité, à l'intérieur du monde qui se veut antisocial.

b.) La forêt: un monde d'ombre dans les contes



Le Petit Chaperon Rouge, Gravure (1883)
de Gustave Doré
 
{"La forêt, c'est l'ombre avant la lumière ..."}

     Elle s'oppose à tout cadre familier et rassurant. Elle conduit, au contraire, le personnage vers des évènements ou êtres effrayants voir maléfiques. Ceux-ci sont le plus souvent des marmousets, des farfadets, des trolls, des géants, des ogres ou encore des enchanteurs des temps anciens. On retrouve d'ailleurs, dans "Le Petit Chaperon Rouge", où on y a peur et où la petite fille rencontre un animal sauvage dangereux : le loup ou encore l'ogre du "Petit Poucet". Heureusement, certaines créatures sont inoffensives comme les nains dans "Blanche-Neige".
     Comme nous l'avons dit précédemment, la forêt n'est pas un endroit rassurant, mais c'est pourtant un lieu vers lequel on s'enfuit :"La pauvre enfant s'enfuit, et alla se sauver dans la forêt", mais c'est aussi un endroit où l'on se perd facilement: "Le prince lui dit qu'en chassant il s'était perdu dans la forêt" ("La Belle au Bois Dormant").
     Dans la forêt, l'Homme ressent sa faiblesse, se révèle à lui-même, en lui soumettant toutes ses angoisses. Il est donc poussé à se confronter à des hostilités, à l'inquiétude, à l'inconnu et par conséquent à lui-même. C'est aussi un endroit où règne la mort: "L'image de la mort s'y présentait partout [dans la forêt], et ce n'était que des corps étendus d'hommes et d'animaux qui paraissaient morts [...]" Dans beaucoup de contes, le héros doit faire face à celle-ci. En effet, dans "Le Petit Poucet", les enfants échappent à l'ogre, et donc à la mort. Ou encore dans "Blanche-Neige", lorsqu'elle croque dans la pomme empoisonnée offerte par sorcière. La jeune fille se retrouve alors plongée dans une mort "artificielle", où seul un baiser pourra enlever le maléfice.
     On constate alors un bouleversement de repères pour en établir de nouveaux, afin de construire et de découvrir sa personnalité dans la solitude.

La Belle Au Bois Dormant, gravure, Gustave Doré (1867)
    
     On peut retenir comme exemple, la forêt d'épines dans "La Belle au Bois Dormant" entourant le château au cours des cent ans, durant le sommeil de la princesse. La sauver devient plus difficile à cause de l'obstacle que créent les branchages.
     Mais en réalité, dans les contes, ce n'est pas la traversée de la forêt qui importe, malgré tous les dangers qui s'y trouvent. Mais plutôt ce qu'il y a au-delà, ce qui se profile toujours à la sortie de ce terrifiant passage:

La liberté et la lumière !     

     En effet, l'arrivée à la fin de la forêt est toujours signalée par la lumière: "Le Petit Poucet" grimpa au haut d'un arbre pour voir s'il ne découvrirait rien; ayant tourné la tête de tous côtés, il vit une petite lueur comme d'une chandelle, mais qui était bien loin par-delà la forêt. Il descendit de l'arbre; et lorsqu'il fut à terre, il ne vit plus rien; cela le désola. Cependant, ayant marché quelque temps avec ses frères du côté qu'il avait vu la lumière, il la revit en sortant du bois".


Merlin, Gravure de Gustave Doré 


   

      Merlin habite dans la forêt, et c'est dans celle-ci qu'il subit sa défaite contre la fée Viviane. Il est assis, bouleversé et abattu, sur un chêne. On pourrait croire que l'enchanteur est sur le point de perdre l'esprit. L'arbre abattu est, sans doute, la représentation de la défaite de Merlin. Les arbres à l'allure menaçante en arrière plan pourraient, eux, symboliser l'errance mentale dans laquelle va tomber le héros. Par la suite, il s'adonnera à la folie, toujours dans le même lieu.

Conclusion I.)

     Il nous est donc possible de conclure que la forêt joue un rôle très important dans les contes. Elle sert à mettre en place le cadre spatial. Le lecteur est alors plongé dans un environnement naturel, mais le plus souvent effrayant. C'est aussi là que les enfants et adultes grandissent et découvrent leurs forces. De plus, elle est définie à travers plusieurs représentations symboliques. La forêt représente également surtout un passage qui révèlera, au héros, son destin. La forêt est l'incarnation du chaos pouvant devenir soit bénéfique pour ceux qui réussissent cette épreuve, soit destructrice pour ceux qui échouent.
     On peut pour finir, se reporter aux gravures de Gustave Doré, qui sont, à notre avis, la parfaite représentation de la forêt dans les contes. Cet artiste s'est d'ailleurs intéressé aux différentes histoires de Charles Perrault. En voici quelques exemples:
 
Le Petit Poucet, gravure, Gustave Doré (1867)

La Belle au Bois Dormant, gravure, Gustave Doré (1867)


    

    
     On remarque sur cette gravure, que l'intérieur de la forêt est sombre est effrayant. Celui-ci est mis en contraste avec la lumière visible à la sortie. On rencontre donc une nouvelle fois le rapport entre la luminosité et la forêt.

II.) Réalité





Arrêtons d'avoir peur de la forêt. Ce n'est que notre imagination qui nous joue des tours. À présent, place à la réalité!



samedi 1 janvier 2011

A.) Autrefois

     Dans le temps, la vision de la forêt n’était pas la même qu’aujourd’hui. Au Moyen-âge, la forêt recouvrait plus de la moitié des terres. C’était un espace important puisqu’on y retrouvait toutes les ressources vitales pour les hommes. On pouvait y faire la cueillette étant donné que la forêt offrait en grandes quantités des champignons, des baies, des racines, du sucre d’érables, … On y trouvait aussi des plantes médicinales ou des fruits, comme la châtaigne qui était l’aliment de base pour les classes les plus modestes.

Un village au milieu de la forêt au Moyen-âge

Elle était aussi surtout perçue comme un lieu de travail. Les forgerons, chercheurs de miel, peleurs d’écorces étaient obligés de s’y rendre. C’était également un lieu d’habitats, comme on peut le constater sur l'image à droite, puisque les charbonniers y vivaient toute l’année et les bûcherons jusqu’à la saison morte. Ces derniers s'en servait effectivement pour récolter du bois, qui servait au chauffage, comme dans "Le Petit Poucet", où le bûcheron va lui aussi couper du bois: "Le bûcheron se mit à couper du bois et ses enfants à ramasser les broutilles pour faire des fagots".
     Elle représentait à elle-même une zone de conflit entre les trois ordres de la société : la Noblesse, le Clergé et le Tiers-Etat. Chaque milieu souhaitait développer l’environnement suivant leur désir : la Noblesse voulait réserver la forêt pour un territoire de chasse, puisque les cerfs et les sangliers se trouvent dans la forêt et leur viande était très appréciée. Les bêtes étaient non seulement traquées pour leurs viandes et leurs fourrures mais aussi à cause du danger qu’elles représentent pour les troupeaux ou pour l’homme et ses activités. Le Clergé, lui, désirait en faire un endroit pour y prier ou fonder des monastères, et le Tiers-Etat un endroit pour s’y loger.
     La forêt était tant un lieu de refuge pour les braconniers ou les fugitifs, que l’havre des bannis comme les lépreux et les hors la loi, ou encore un lieu de cachette pour les amants. C’était aussi un endroit idéal pour ceux qui voulaient vivre en dehors de la société ou échapper à un contrôle social ou religieux.

B.) Aujourd'hui

L’étymologie du mot forêt provient du Latin  « foris » qui signifie «en dehors ». De nos jours, la forêt représente 104 millions d’hectares en Europe. Elle recouvre en Lorraine 850 000 hectares, c'est-à-dire 35% du territoire. Contrairement aux idées reçues, la superficie couverte par les forêts en France augmente depuis plus d'un siècle. Pour certaines personnes, la forêt est un lieu en dehors de la civilisation donc sauvage et peu accueillant. Pour d’autres, c’est un lieu de récréation, où l’on peut se reposer, se promener. Mais il vaut mieux ne pas y allez la nuit  car souvent, les peurs ressurgissent à cause des histoires qui ont bercé notre enfance. Cet espace est aussi utilisé pour les activités telles que les balades à cheval, les promenades à vélo et tous les autres sports tout terrain.
C’est aussi un endroit de tourisme. Chaque année, les forêts françaises reçoivent des centaines de millions de visiteurs. Mais le respect des lieux doit rester important. On trouve dans celle-ci, une faune et une flore remarquable grâce à une protection de l’environnement. Elle abrite plusieurs animaux, comme des sangliers, des renards, des ours ou encore des moufettes. Mais ils apparaissent le plus souvent la nuit, c’est pour cela qu’il est préférable de ne pas s’y promener.
A présent, très rares sont les gens qui décident de vivre dans l'environnement forestier. Les conditions ne sont en effet pas toujours favorables à la vie humaines, étant loin de tout milieu développé. Pourtant,au début du XXème siècle, plus de 500 millions de personnes, dont 150 milllions d'autochtones vivent encore en forêt ou à ses abords.

                                                                           
Photographie personnelle - Forêt de Ludres
La forêt permet de pratiquer la chasse comme autrefois, le plus souvent en fin de semaine. Il faut d’ailleurs éviter de se promener dans les espaces réservés à cette fin.
Pour finir, c’est un lieu de ressources comme dans le passé, telle que la cueillette de baies, de champignons ou de fleurs. On y trouve aussi des plantes médicinales qui permettront de soigner certaines maladies. Des gisements de matières premières et d’énergie sont également présents. Il est possible de s’approvisionner en bois, ce qui permettra par la suite de chauffer les habitats. Il sera également récolté et transformé en papier, meubles, charpentes, emballages...


De nos jours, la forêt est un environnement protégé, d'où la création de L'Office National des Forêts. Déboiser est devenu un acte méprisé, contrairement au Moyen-âge, où déboiser était un acte de civilisation, c’était la victoire de l’homme sur la nature.

Conclusion II.)

     Autrefois, la forêt n'avait pas les mêmes utilités que de nos jours. Elle était en effet très habitée et très prisée concernant la chasse. On peut pourtant souligner quelques ressemblances entre aujourd'hui et le passé, telles que l'utilisation de bois pour chauffer les habitats, ou encore la cueillette, même si sa pratique est devenue, à présent, de plus en plus rare.

Conclusion finale

     Après toutes ces recherches, nous pouvons conclure que la forêt est synonyme de mystère et de crainte dans les contes. Elle est habitée par des êtres vivants maléfiques ou bienveillants. La forêt peut porter un grand intérêt. Charles Perrault s'en est d'ailleurs servi d'elle, comme nous l'avons vu tout au long de notre développement. De nombreux préjugés concernant l'environnement de la forêt sont restés gravés dans la mémoire de l'Homme, provoqués par les contes que l'on nous racontait étant enfants. C'est pourquoi les gens ressentent toujours une certaine appréhension face à la forêt, surtout la nuit. Mais aujourd'hui, celle-ci ne représente en réalité plus aucun danger. Elle joue, en effet, davantage un rôle d'espace récréatif et de promenade touristique ou non, et de chasse.

Bibliographie

-Les contes de Charles Perrault (Le Petit Chaperon Rouge, La Barbe Bleue, Les Fées, Cendrillon, Le Petit Poucet...)

-Des hommes et des forêts de Raphaël Larrère et Olivier Nougarède

-TDC "Forêts d'Europe"

- La forêt - Ressource et patrimoine

-Les forêts françaises


Sitographie

http://jeunesse.lille3.free.fr/article.php3?id_article=884
http://fr.wikipedia.org/wiki/For%C3%AAt
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Sp%C3%A9cial%3ARecherche&search=gustave+dor%C3%A9+perrault